Le pass sanitaire s’est imposé à l'entrée des lieux de loisirs et de culture depuis le 21 juillet 2021. Dans un premier temps circonscrit aux établissements accueillant plus de 50 personnes, le pass s'étend au-delà du seuil dès le 9 août et s’applique aux cafés et aux restaurants, terrasse comprise, ainsi qu’à certains centres commerciaux de plus de 20 000 m².
Ces restrictions à l’entrée des centres commerciaux visent les départements affectés par un taux d'incidence particulièrement élevé et selon une liste établie par les préfets. Seulement, la mesure n’est pas si simple à mettre en place et, ce, notamment en raison des biens de première nécessité que ces établissements renferment. Début août, le Parlement a voté une loi, validée dans la foulée par le Conseil constitutionnel et garantissant l’accès à ces biens. Les décisions préfectorales font ainsi débat, essentiellement autour de deux points :
En conséquence, des situations chaotiques aux portes des centres commerciaux et des consommateurs dans le flou face à la disparité des décisions. Dans un même département, un centre commercial voit son accès entièrement restreint tandis qu’un autre reste ouvert à tous. Cela a été le cas dans les Hauts-de-Seine, avec les centres commerciaux So West et de la Défense. Dans les Yvelines, le code QR a fait son entrée alors que le taux d’incidence se trouvait en dessous du seuil fatidique des 200 cas positifs pour 100 000 habitants.
Toutefois les conditions d’accès aux commerces doivent-elles se plier aux évolutions quotidiennes du taux d'incidence ? La gestion organisationnelle semble périlleuse, les décisions qu'elles soient souples ou sévères sont fustigées de toute part et dans la débâcle, les suspensions des arrêtés des préfectures de l'Essonne, du Haut-Rhin ou encore des Yvelines par les tribunaux administratifs, sont venues ajouter à la confusion générale.
Le département de l'Oise reste à ce jour relativement épargné et affiche un faible niveau d’infraction depuis l’instauration du pass sanitaire dans certains lieux publics et événements culturels.
En 2020, les confinements successifs ont sévèrement impacté la fréquentation et le chiffre d'affaires des commerces. Des périodes de chute libre que le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC) a écartées afin d’obtenir une vision de l'évolution de ces paramètres lorsque les centres étaient effectivement accessibles. Résultat : une fréquentation en baisse de -12,4 % et une diminution du chiffre d'affaires de - 6,4 % sur l’année.
La réouverture du 19 mai 2021 a été l’occasion d’un rebond de 20 %, par rapport à la même date l’année précédente. Et ce, sans tenir compte des centres commerciaux de plus de 40 000 mètres carrés dont la réouverture n’a pas été autorisée avant la fin du mois de mai. En juillet, la première semaine des soldes a permis une hausse de la fréquentation de 7 % par rapport à la même période en 2020.
Les données recoupent peu ou prou celles de 2019 avec l’espoir d’un regain une fois les restrictions levées pour les restaurants et les cinémas. Des perspectives de reprise entachées par l’entrée en vigueur du pass sanitaire, décrié par le CNCC qui a réclamé sa suspension en raison d’une baisse de la fréquentation de l'ordre de - 30 % à - 40 %. « L'incertitude est l’ennemi de la confiance et de la consommation » ajoute l'organisation patronale qui redoute par ailleurs les effets des tests PCR payants sur la fréquentation.
Les pics et chutes ponctuels de la fréquentation qui caractérisent cette période de crise sanitaire ne doivent pas faire oublier une problématique de fond pour les centres commerciaux : celle de l'évolution des modes de consommation avec la flambée des activités du e-commerce. Une lutte déloyale pour les acteurs du commerce physique qui ont rapidement dénoncé les inégalités fiscales faisant nécessairement pencher la balance en faveur des achats à distance. Pourtant, les deux activités ne doivent pas s'opposer selon le CNCC et assurer la préservation du commerce physique, c’est aussi garantir les emplois qui vont avec, alors que le e-commerce emploie en moyenne 4 fois moins de salariés à chiffre d’affaires égal.
En dehors de la crise, les centres commerciaux implantés dans l’hexagone ont déjà, pour la plupart, entamé la phase de maturité de leur cycle de vie, mais leur activité est restée dynamique en 2019 avec une augmentation, bien que légère, de la fréquentation et du chiffre d'affaires. Un dynamisme directement lié au pouvoir d’achat des ménages dont les enseignes de divertissement, de restauration et de santé/beauté implantées dans les centres commerciaux seront les premiers à profiter à la sortie de la crise.
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